Le ghetto de Varsovie est le plus grand des ghettos juifs mis en place par les nazis pendant la Shoah. Mis en place le 12 octobre 1940, il rassemblera jusqu’à 450 000 Juifs.
La population juive, soit plus de 30% de la population de Varsovie, s’entasse dans une zone qui représente 2% de la surface de la ville et où de nombreux immeubles, touchés par les bombardements, sont inhabitables. Le mur d’enceinte du ghetto est terminé le 1
er novembre 1940.
De 1940 à 1941, 150 000 réfugiés des zones de Pologne annexées au Reich viennent grossir la population du ghetto. La promiscuité, la famine et les conditions sanitaires déplorables, conséquences de cette arrivée massive de réfugiés, entraînent un taux de mortalité sans équivalent dans les autres ghettos de Pologne. Privés de leurs moyens de subsistance, les Juifs sont entièrement dépendants de l'assistance, pourtant limitée, prodiguée par le
Judenrat. La ration de nourriture allouée aux Juifs par les Allemands ne dépasse pas 220 calories par personne et par jour. Plus de 43 000 personnes meurent pendant la première année ; un tiers environ sont victimes de maladies liées à la malnutrition.
Toutefois, le ghetto reste le foyer d’une vie juive dynamique : réseaux d'assistance, actions éducatives, orphelinats, soupes populaires, et activités culturelles sont mis en place. Les mouvements de jeunesse et les partis politiques publient de nombreux journaux clandestins et reprennent le travail militant.
Le 22 juillet 1942, les Allemands commencent l’évacuation des Juifs du ghetto qu’ils envoient à leur mort au camp d’extermination de Treblinka. À la mi-septembre, il ne reste plus dans le ghetto que 50 000 Juifs. Le ghetto est définitivement liquidé après la répression de la grande révolte d’avril-mai 1943.